MORALE ET NATURE HUMAINE

Publié le par Prof

Exercices. Lectures critiques
La responsabilité/La morale/le devoir
 
Texte1.
Ce n’est pas chose aisée de tenir simplement son rôle d’homme. Qu’est-ce en effet que l’homme ?
- Un être vivant, raisonnable et mortel. - Et, grâce à la raison, de qui sommes-nous distincts ? - Des bêtes sauvages. - De qui encore? - Du bétail et des êtres du même genre . - Prends donc garde de ne pas te conduire comme une bête sauvage : sinon, tu laisses périr l’homme, tu ne tiens pas ton rôle ; ni comme le bétail : sinon, l’homme ici encore est perdu. Quand nous conduisons-nous comme le bétail ?Quand nous faisons tout pour notre estomac ou pour les plaisirs charnels, quand nous agissons sans réflexion, salement ou négligemment, vers quoi inclinons-nous?Vers le bétail ; et que perdons-nous ? La raison. Et quand nous nous battons, quand nous faisons du mal, quand nous agissons avec colère et violence, où penchons-nous? Vers les bêtes sauvages. Mais parmi nous les uns sont des bêtes de grande race, les autres de petites bêtes méchantes dont on peut dire : «  Si encore c’était un lion qui me mangeât ! » Dans tous les cas nous perdons notre rôle d’homme.


EPICTETE Entretiens II
Questions
a) Qu’est-ce qu’ Epictète entend par « notre rôle d’homme » ?
b) Pourquoi avons- nous un tel rôle ?
c) A quoi reconnaît-on son devoir ?
 
 
 
Texte 2 .
Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d’autrui comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe que je donne le nom de conscience.[…]

Mon dessein n’est pas d’entrer ici dans des discussions métaphysiques qui passent ma porte et la vôtre, et qui, dans le fond, ne mènent à rien. Je vous ai déjà dit que je ne voulais ps philosopher avec vous , mais vous aider à consulter votre cœur. Quand tous les philosophes du monde prouveraient que j’ai tort, si vous sentez que j’ai raison, je n’en veux pas davantage.

Il ne faut pour cela que vous faire distinguer nos idées acquises de nos sentiments naturels : car nous sentons nécessairement avant de connaître : et comme nous n’apprenons point à vouloir notre bien et à fuir notre mal, mais que nous tenons cette volonté de la nature, de même l’amour du bon et la haine du mauvais nous sont aussi naturels que l’ amour de nous-mêmes. Les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments. Quoique toutes nos idées nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprécient sont au-dedans de nous, et c’est par eux seuls que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir.[..]


Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix : guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre :juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien qui m’élève au-dessus des bêtes que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe.
:
ROUSSEAU Emile
:
Questions
a) Qu’est-ce que la conscience morale ?
b) Quelle est son origine ?
c) Quelle est sa valeur ?
d) A quel problème philosophique le texte répond-il ?

Publié dans La morale

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