Stratégies pour le bac 2009
STRATEGIE POUR LE BAC PHILO
Choisir 3 à 5 AUTEURS en tant qu’experts sur tous les grands sujets du bac.
Objectif : être capable de mobiliser rapidement des référence sur n’importe quel sujet, et avoir une connaissance précise de quelques thèses ( plutôt que d’apprendre une foule de citations inutiles)
Définir les GRANDES QUESTIONS du bac et rassembler les connaissances fondamentales.
On peut retenir 3 grandes questions :
Qui suis-je ?
Problème de l’identité de l’individu (notions du programme : Le sujet , la conscience, l’inconscient, le désir, autrui…)
Que puis-je savoir ?
Problème des limites de la connaissance humaine
Que dois-je faire ?
Problème de la justice : Quelles normes pour la société ? Comment les interpréter ? ( La politique et la morale, Bonheur et liberté, Droits et devoirs )
Une quatrième question résume toutes les autres : « Qu’est-ce que l’homme ? »
IL s’agit ici, non seulement d’être capable de définir le sujet dans ses limites théoriques et pratiques, mais aussi de prendre en compte le point de vue de l’espèce humaine : L’homme est-il un animal comme les autres ? C’est le problème de la culture : C’est par le travail que l’homme va construire un univers singulier.
On peut aussi retenir les domaines d’analyse en fonction de 4 pôles :
INDIVIDU THEORIE PRATIQUE ESPECE HUMAINE
Identité Savoir Action Identité
Ainsi, pour chaque domaine, on peut choisir 3 auteurs de références qui peuvent vous aider dans la réflexion et fonctionner dialectiquement
( thèse/antithèse/synthèse)
Descartes Descartes Kant Hegel
Hume Hume Nietzsche Nietzsche
Sartre Kant Platon Rousseau
Ainsi, devant un sujet de dissertation se demander quels sont les grands domaines concernés par la question ? Les références apprises sont-elles ici judicieuses ?
Précisions un peu , ce qu’il est fort utile de connaître pour chaque domaine
Le domaine de l’INDIVIDU
et les problématiques de l’identité
Etre sujet : c’est être l’auteur de ses actions : je ne peux pas dire JE si on ne m’a pas dit TU.
DESCARTES : L’homme est un sujet pensant = la conscience est une substance, l’âme est d’une autre nature que le corps mais les 2 substances sont intimement liées. La conscience de soi donne une connaissance de soi. Reste le problème de l’union de l’âme et du corps ou de la matière et de l’esprit.
HUME : Je suis ce que je deviens. La conscience n’est qu’une perception particulière. L’esprit est un fantôme. Tout ce qui est intérieur vient de l’extérieur. Tout commence par une impression matérielle. Nietzsche pourrait aussi servir d’antithèse à Descartes : le sujet n’est qu’une fiction grammaticale.
SARTRE : reconnaît avec Hume qu’il n’y a pas de substance, mais croit avec Descartes en une liberté de l’esprit humain. Je suis ce que je fais. Certes, il n’ y a pas de Dieu, mais l’esprit est infini et peut choisir la forme qu’il va donner à la matière.
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Le domaine THEORIQUE : Que puis-je savoir ?
DESCARTES : Thèse intellectualiste : La raison est capable de bien raisonner à condition de se donner des règles, une méthode précise. Le doute peut être utile comme instrument de recherche de la vérité. Est vrai ce qui est simple, clair et distinct, comme le cogito.
HUME : Thèse empiriste. Toute connaissance vient de l’expérience. Il suffit de se laisser renseigner par le réel, méfions nous des théories, basons nous sur l’expérience. De plus, comme aucune vérité de fait n’est certaine a priori, la connaissance n’est qu’un ensemble de croyances. Les règles logiques de la démonstration n’ont pas la même valeur pour toutes les situations matérielles. L’empirisme est une forme de scepticisme. L’esprit humain n’est pas capable d’atteindre avec certitude une vérité d’expérience. Le soleil se lèvera-t-il demain ?
KANT : Idéalisme transcendantal : Hume a raison d’être prudent avec les vérités d’expérience : on ne peut pas généraliser trop vite, et vérifier que la connaissance théorique corresponde à une réalité matérielle permet de lutter contre le dogmatisme. Cependant, le rationaliste Descartes avait raison de croire aux idées innées. Si je peux connaître le monde c’est parce qu’il me parle, et que mon esprit est configuré pour l’interpréter : les catégories de l’entendement sont ma grille de lecture du réel. Il ya donc 2 sources de la connaissance : la sensibilité et l’entendement.
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L’ACTION : Que dois-je faire ?
Il s’agit de réfléchir aux comportements de l’homme et aux règles qu’il se donne ou non pour agir. Ex : Puis-je rechercher mon bonheur sans me préoccuper des autres ?
KANT : Morale du devoir. Revoir l’impératif catégorique : La nature pourrait-elle vouloir, sans contradiction, pour tous les hommes, ce que je désire ? L’homme est potentiellement libre mais il doit apprendre par l’éducation devenir autonome. La politique doit être morale et se donner un idéal régulateur.
NIETZSCHE : Morale de l’intérêt individuel. Ce qui importe c’est de se dépasser, méfions nous des morales et des religions qui brident la vitalité et la créativité de l’individu. L’Etat est un monstre froid.
PLATON : La Justice conserve une valeur transcendante, elle doit inlassablement inspirer tous les hommes. C’est elle qui me rendra heureux, la raison n’est pas du tout l’ennemi du bonheur ! Il faut savoir pour pouvoir ! Si seulement le philosophe était roi !
Sur le plan politique, on peut aussi opposer les grands conceptions en fonction du BUT donné à l’ Etat
Anarchiste : l’ Etat est un ennemi : faisons confiance en la responsabilité individuelle.
Hobbes : A l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme. Le but de l’Etat c’est donc la sécurité. Il faut que l Etat n’hésite pas à punir et à se faire craindre tel un Léviathan……………Machiavel ira même jusqu’à dire que la politique n’a pas à être à tout prix morale, le chef d’Etat, responsable de tous doit être un renard.
Rousseau oppose un idéal démocratique face au réalisme cynique de Hobbes et de Machiavel. Les règles de la vie en société ne doivent pas être fondées sur les intérêts particuliers, mais sur la volonté générale : il faudrait que le peuple soit souverain ! L’homme est bon par nature : il a une vocation morale : sa conscience est un instinct divin : faisons lui confiance ! Eduquons l’homme !
On peut raffiner en parlant de Platon ou de Tocqueville concernant les risques de la démocratie : amollir l’esprit, et transformer le peuple en troupeau docile. Revoir aussi Hannah Arendt sur la nécessité pour l Etat d’instruire le jugement, de cultiver l’esprit critique, de respecter dans la société, la diversité naturelle, de séparer vie privée et vie publique.
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IDENTITE DE L’ESPECE HUMAINE
HEGEL : la dialectique du maître et de l’esclave : c’est par le travail que l’homme pourra accéder à la reconnaissance et devenir une personne, un sujet moral. C’est le rôle de l’Etat de mettre fin au cycle de la violence, par la reconnaissance de l’égalité des citoyens, et en cultivant sa raison.
NIETZSCHE : méfions nous des grandes ambitions, n’inventons pas un 2ème monde au-delà de ce monde là. Amor fati : aimons le destin, le corps et la précarité de la vie. Mais défendons notre santé, notre vitalité !
ROUSSEAU : L’homme a une dignité parce que c’est une créature divine : Il est bon par nature mais la société l’a dépravé. C’est le rôle de l’ Etat par la Justice et par l’ éducation de permettre à la triste réalité historique de retrouver un visage moral. Méfions nous des progrès (de la technique, comme des théories), une vie simple suffit amplement à l’animal libre, spirituel et perfectible que nous sommes.
N.B : Ce choix de référence est personnel .Bien entendu, chacun peut choisir librement les 3 ou 4 grandes figures qui l’aideront à traiter un sujet.
A VOUS DE JOUER !
S’entraîner à mobiliser ces références sur des sujets précis.