Analyse de Texte de Marx sur le travail et la culture

Publié le par MISTER L.

T.   . 1  Marx Le capital

         Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvements afin de s’assimiler des matières en leur donnant  une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent . Nous ne  nous  arrêterons pas à cet aspect primordial où il n’ a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand , et l’abeille confond par ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de formes dans les matières naturelles :il y réalise du même coup son propre but dont il a  conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté. Et cette subordination n’est pas momentanée. L’œuvre exige pendant toute sa durée, outre l’effort des organes qui agissent une attention soutenue, laquelle ne peut elle même résulter que d’une tension constante de la volonté. Elle l’exige d’autant plus que , par son objet et son mode d’exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu’il se fait moins sentir à lui comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles : en un mot , qu’il est moins attrayant.

 

  1. Texte de Marx Le Capital

 

Répondre à la question  «  Quelle est l’illusion dénoncée par l’auteur ? »

 

Règle :

Toute réponse doit être justifiée, s’appuyer sur le texte. Toute intuition doit être vérifiée. Il ne faut pas déformer le propos de l’auteur, ni le rapporter d’une façon si succincte qu’il en perd sons sens.

Ne pas d’abord chercher le style, mais préférer la visée du sens.

 

Exemple de lecture méthodique

 

Ce que je vois :

Lignes 8- 9 : «  Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. »

 

Qu’est-ce qui est dit ?

De quoi parle le passage ?

L’auteur parle de l’activité des animaux, il choisit deux exemples, l’araignée et l’abeille. Chacun peut s’étonner devant la perfection  géométrique des cellules de cire et de la toile d’araignée.

Que fait l’auteur ?

Il compare l’activité des animaux à celles des hommes. Il y a quelque chose d’analogue entre les opérations du tisserand et celles de l’araignée. Les expressions «  ressemblent » et

«  confond » montrent bien qu’on pourrait s’y méprendre. L’araignée n’est-elle pas habile ? Y aurait-il un savoir faire de l’abeille ? C’est notre admiration qui nous pousse au rapprochement entre l’homme et l’animal. A ce qu’il semble, il n’ y pas d’école d’architecture chez l’abeille.

Là, quelque chose doit faire tilt chez l’élève qui apprend son cours !

a)      De quoi parle le contenu du cours ? De la différence entre l’homme et l’animal, de l’identité de l’homme, de « l’homo faber. » Avons-nous déjà rencontré un problème analogue ? Oui. Vous n’avez donc pas le droit de ne pas analyser ce passage.

b)      Quelle est la méthode à utiliser ? Si j’ai appris le chapitre 1 sur l’esprit philosophique, je sais que je dois chasser des illusions. C’est justement la question posée ici.

c)      Le cours parle-t-il d’illusions concernant l’homme et l’animal ? Oui, en outre la tendance anthropomorphique, est celle qui consiste à projeter des schémas humains sur le monde animal. Le désir de voir les animaux nous ressembler nous empêchent de les connaître.

S’agit- il de quelque chose d’analogue ici ? Pour le savoir, il faut vérifier l’intention de l’auteur. Aidons- nous du contexte.

-La phrase précedante : parle « d’un travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme » ( ligne 7).

Il y a donc bien l’idée de distinguer l’homme de l’animal, de dégager une spécificité humaine du travail.

-          La phrase suivante ?

«  Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. » ( lignes 9 à 11)

La volonté de distinguer est donc bien claire. La distance est soulignée par un procédé de style. Observez l’opposition entre «  la plus experte » et «  le plus mauvais ». L’auteur amplifie l’écart entre l’homme et l’animal  par des superlatifs.

Quel est le sens de tout cela ? Ce n’est donc pas la perfection de la production qu’il faut juger de l’activité humaine et animale. La véritable différence, c’est  la technique, le travail humain est aussi intellectuel. L’instinct ne lui dicte pas toute sa conduite, il doit inventer, penser à ce qu’il va faire, trouver des réponses originales à ses besoins.

 

Reprenons la structure d’ensemble :

-          Ligne 1 : « le travail est de prime abord », au premier regard

-          Ligne  6 : «  Notre point de départ… exclusivement à l’homme »

-          Ligne 8 :  Il y a bien une ressemblance, une confusion possible

-          Ligne 9 : « Mais », figure de l’opposition renforcé par l’amplification ; souci de distinguer.

 

En somme, si le travail humain ressemble à celui de l’animal mais s’en distingue cependant, et qu’il n’est pas si évident d’en analyser les différences. N’ai-je pas ici, l’indice d’une illusion dénoncée par l’auteur ?

 

 

Il y a d’autres pistes possibles.

La question plus centrale reste : Est-il naturel de travailler ? Voir le cours pour réaffiner la réponse de Marx.

 

 

 

 

 

   

       

 

 

Publié dans Explications de texte

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B
Je rappelle à cet aimable professeur que le terme confondre ici ne signifie pas qu'on peut mélanger les deux mais que l'activite de l'abeille peut rendre l'archtiecte "rouge de confusion " par sa supériorité dans la perfection de sa réalisation,. On est a la limite du contresens.
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