Dissert : La guerre est-elle le nerf de l'hsitoire ?
La guerre est-elle le nerf de l’histoire ? |
Introduction : Position du problème : Comment ce qui détruit peut-il construire ? La vie est-elle absurde ?
Objectif : Etudier plusieurs points de vue et construire un raisonnement, un plan.
I. Examen de la thèse : elle est le moteur de l’histoire.
1) La guerre est l’effet de la nature humaine
a) La notion d’histoire est une illusion
b) Il faut apprendre à composer avec la fatalité
2) La guerre est le produit de l’action des hommes
a) L’histoire est un désordre , la guerre mobilise les énergies
b) Hegel : « Rien de grand dans le monde ne s’est fait sans passion »
3) Au sens métaphorique : Le conflit est moteur
a) Marx : l’histoire est le fruit de la lutte des classes, mais on peut lui donner un sens
b) Hegel : Derrière le désordre apparent, se cache un ordre rationnel
La dialectique anime l’histoire
1) La guerre est un nerf mais pas le nerf essentiel
a) Le rôle de l’Etat : Education et dissuasion
On peut jouer sur des paramètres pour limiter les effets de la tendance agressive de l’homme
b) Le choix de l’historien : les œuvres morales sont aussi historiques
2) Examen de l’utopie : L’humanité peut-elle se passer de la guerre ?
a) La guerre est-elle une maladie, un échec ?
b) Rousseau contre Machiavel
Les limites du réalisme : « Un idéal, une volonté politique »
3) L’universalisme de Kant
: L’insociable sociabilité et l’espoir du droit international
CONCLUSION
Raymond Aron : « Vouloir que l’histoire ait un sens, c’est inviter l’homme à maîtriser la nature » Dimensions de la conscience historique
-L’éthique donne du sens : Pourquoi vouloir le bien Fiche de lecture Pierre Hassner : La violence et la paix De la bombe atomique au nettoyage ethnique
Intérêt : résumé des principales conceptions , complétez la fiche au fur et à mesure de vos recherches
ARISTOTE
Un moyen en vue de la paix
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HERACLITE |
PLATON | ST AUGUSTIN La paix tranquillité de l’ordre |
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HOBBES L’homme est un loup pour l’homme |
SPINOZA La paix naît de la force de l’âme |
MACHIAVEL Soyons réaliste, imposons habilement un ordre qui compose avec le désordre initial « Peut-on être seul bon dans un monde de méchant ? » Hassner discorde et virtù |
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ROUSSEAU Guerre : relation d’Etat à Etat La corruption par la société Idéal révolutionnaire
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KANT Auteur du Projet de paix perpétuel |
HEGEL Idéalisme Rôle de l’Etat |
FREUD
« Le retour du refoulé »
WORLDLESSNESS | NIETZSCHE
S’abstenir de violence est destructeur Paix et décadence |
MARX Matérialisme La lutte des classes La solution : le communisme « En supprimant les antagonismes entre les classes on supprimera les antagonismes entre les nations » !
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| CLAUSEWITZ « La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à se plier à notre volonté » |
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HANNAH ARENDT |
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Idées et arguments
I. Examen de la thèse : elle est le moteur de l’histoire.
Si les conquêtes d’Alexandre, les guerres napoléoniennes et le traité de Yalta ont pesé sur le devenir des sociétés humaines, c’est qu’elles ont contribué à redistribuer les zones d’influence ; alors que la déclaration d’amour n’engage que les anonymes concernés sauf s’il s’agit d’un Jésus, ou d’un Antoine et d’une Cléopatre (ou des trois… ?) . Cependant, la révolution essentielle qui se puisse accomplir dans une vie et qui est clairement reconnue comme telle par ceux qui la traversent, n’est –elle pas plus le saut de l’amour plus que le franchissement du Rubicon ?
1)La guerre est l’effet de la nature humaine
Si la guerre est vraiment le nerf de l’histoire elle en serait aussi le cœur, le centre vital, et si l’égoïsme, la tendance à l’agression et la recherche de puissance par la maîtrise d’un territoire ou d’un groupe sont aussi naturels ; alors
a) La notion d’histoire est une illusion.
En effet, les mutations ne seraient plus les étapes d’un progrès, mais les effets d’une hostilité primaire qui ravale les efforts des civilisations.
Ex La puissance de l’impérialiste américain, ne signifie pas l’assurance de lendemains sans nihilisme, du non retour d’un moyen- âge.( cf. Le 11 septembre).
La succession des empires serait répétition d’un effet naturel.
L’opposition entre nature et liberté n’a plus de sens, et le sentiment de liberté révèle seulement, comme l’ avait remarqué Spinoza, notre ignorance des véritables causes qui nous poussent à agir.
Ex. amour/ chimie
Projet personnel ou collectif, construction euro / désir de puissance
Altruisme/ égoïsme
Désir de célébrité (loft)/ désir de reconnaissance
Choix d’une activité/ réponse à un besoin ou répétition d’un plaisir de l ’enfance
( Tout est lié)
L’histoire se contenterait de relever les transformations opérées par les effets secondaires de l’agressivité.
ORAL : b) En conséquence , à défaut de sombrer dans les entrailles du pessimisme, il faut apprendre à composer avec la fatalité
- Sac : caractère provisoire de la paix : Versailles, humiliation, désir de vengeance…
- Kant : la paix ne serait acquise que si aucun rsique de voir al guerre se rallumer Projet de paix ; mais c’est la paix des cimetières « le combat finit faute de combattants »
La guerre semble être le problème insoluble auquel toutes les bonnes volontés réunis dans les centres stratégiques n’ont su apporter les bonnes réponses. Ex, On a vu des pacifistes devenir des guerriers, on a déclaré la guerre au nom des droits de l’homme.
2)La guerre est le produit de l’action des hommes
Cependant, il est aisé d’objecter que tous les hommes ne sont pas naturellement portés à déclencher des hostilités. La non violence, la fraternité peuvent aussi être objet de désir, Mère Térésa ou Gandhi sont aussi des personnages historiques.
Le piège de l’idée d’une nature humaine universelle, c’est qu’elle nous invite d’emblée à renoncer ou à nous déresponsabiliser, en retrouvant les causes par lesquels nous sommes poussés au mal.
a) Si L’histoire est un désordre , c’est qu’elle est le fruit des actions libres des hommes toujours différents, toujours imprévisibles.
Un événement historique n’est pas un phénomène naturel.
Mais, puisque la guerre mobilise les énergies l’histoire serait le choc des passions, ou le conflit des volontés libres.
b) Pour l’auteur de La raison dans l’histoire, « Rien de grand dans
le monde ne s’est fait sans passion ».
Une passion, en effet mobilise toute une vie
La passion pour le pouvoir Agrippine dans Britannicus de Racine, l’entêtement de Hitler responsable de défaite de Stalingrad, Staline dans l’univers du soupçon bannissement de Trossky, purges du partibolchevick
Ambition, Amour, haine ? non négatifs en soi mais dépend de la cause qu’ils servent ?
Cela dit, si la passion porte les grands au-delà de l’ordre normal, en satisfaisant leur amour propre ; cet intérêt personnel ne se comprend pas seulement en fonction de l’individu mais aussi d’une conjoncture. Ce qui fait le grand homme, ce n’est pas seulement le désir de le devenir mais aussi l’état de la situation présente, les succès et les insuffisances d’une époque.
Aussi derrière le désordre apparent on peut reconnaître un certain ordre.
3) Au sens métaphorique : Le conflit est moteur
La guerre s’interprète plus largement non seulement comme le résultat des conflits mais aussi ce par quoi l’histoire advient.
a) C’est en ce sens que pour Marx : l’histoire est le fruit de la lutte des classes. Le processus historique n’est pas ainsi dénué de sens, mais il
conduit l’humanité vers le communisme, lieu d’épanouissement de l’homme
Différence avec mythe de l’âge d’or, eden
Ex division du travail et planification, désir de dépasser le simple intérêt particulier
Difficultés paradoxales étouffer les esprits créatifs, énergies libres
Commenter : « l’essence de l’homme, n’est pas une abstraction inhérente à l’individu isolé. Dans sa réalité, elle est l’ensemble des rapports sociaux. »
L’homme est à la fois acteur et produit.
Question aux élèves L’homme fait-il l’histoire ou l’histoire fait-elle l’homme ?
b) Hegel : Derrière le désordre apparent, se cache un ordre rationnel
Texte étudié
La dialectique anime l’histoire : la contradiction est à l’œuvre, elle est ce par quoi le monde avance . C’est ainsi que l’adolescent se construit en s’opposant à la figure parentale, en cherchant son territoire, il bouscule ce qui a été établi par la génération précédente .Chacun lutte pour une reconnaissance, il n’ y a pas de conscience qui puisses se construire sans présupposer, au fondement, la relation à autrui. De même, l’esclave qui a préféré la soumission à la mort, en travaillant pour le maître , acquière une compétence pour avoir transformé réellement la nature, alors que s’est assoupi celui qui a simplement savouré sa domination. L’esclave devient donc le maître du maître. C’est ainsi que le conflit scande l’histoire. Seul un Etat de droit doit pouvoir mettre fin à cette longue chaîne de violence de façon à faire prévaloir la raison sur le désir de vengeance. Peu à peu, la conscience se fait Esprit, si bien qu’on peut reconnaître une certaine logique du déploiement historique. Il ne suffit pas de rendre compte des passions ou des mobiles subjectifs qui animent les grands personnages, ni même de la volonté du bien devenue chair dans la morale, mais, il faut regarder le jeu de ces forces contraires, qui, par leur opposition même font l’histoire. La ruse de la raison, c’est que tout contribue, malgré chacun des acteurs, à construire l’Esprit. Dans une telle philosophie de l’histoire le mal prend sens, il s’explique comme une étape nécessaire du résultat final : l’avènement de l’Esprit.
Bilan de la première partie
De plus, avec Hegel, la totalité historique prend sens : Si quelque chose est à l’œuvre, la guerre a beau être le moteur de l’histoire, elle n’est pas seulement destructrice, et si le bonheur des peuples est sévèrement compromis, la Nature devient Esprit, avec nous, malgré nous, à travers nous.
1) La guerre est un nerf mais pas le nerf essentiel
a) Le rôle de l’Etat : Education et dissuasion
On peut jouer sur des paramètres pour limiter les effets de la tendance agressive de l’homme
- Education : lutter contre la superstition, éclairer le jugement
Dépassement des interprétations de l’histoire comme MoÏra cad c destin tragique, Providence
Difficulté : Est-il toujours vrai que l’homme cultivé refuse la violence ?
Différence culture et raison
« La raison pure peut être pratique c’est-à-dire déterminer la volonté par elle-même, indépendamment de tout élément empirique »
Devoir en Opposition aux morales fondées sur l’intérêt
Ex éducation de l’enfant
- Exemples :
Choix des valeurs :
USA pays des liberté 1995 1% population possède 40 % patrimoine total
Albanie ex pays du communisme égalitaire , salaires égaux mais dictature impitoyable
Problème de la nation Max Weber 1 er des biens
Cf critique par Gellner
b) Le choix de l’historien : les œuvres morales sont aussi historiques
- Subjectivité de l’historien le choix des causes
Thèse perso : il faut apprendre à regarder autrement notre rapport à la nature et à l’action des hommes. Les véritables révolutions ne sont pas le choc issus des conflits entre la tendance agressive et la volonté des Etats mais la spiritualité par le métissage. On peut apprendre à identifier les véritables menaces, celles qui sont en amont des champs de ruine, ou même de la déclaration.
2) Examen de l’utopie : L’humanité peut-elle se passer de la guerre ?
Ce qui fait problème : Peut-on considérer la guerre comme un élément inessentiel ou encore comme ce qui en l’homme est dépassable ?
Nombre de guerres reposent sur des volontés belliqueuses, suffirait-il au citoyen et au soldat de désobéïr, de refuser le rôle de chair à canon au service des intérêts économiques des puissants ennemis comme alliés ?
Le visage du monde sans le guerre est-il imaginable, concevable ? L’humanité serait-elle ramollie, flasque et inconsistante comme en Arcadie ; ou au contraire, pourrait elle commencer à vivre et écrire librement son histoire ?
Pensez-vous que l’idée d’un monde sans guerre est un pur fantasme qu’elle est contradictoire ou qu’elle est porteuse d’un projet de société permettant de construire réellement un monde meilleur ?
Faut-il éteindre toute flamme avant même qu’elle soit aspirée par les entrailles de Thanatos ?
La guerre est-elle une maladie, un échec, on peut construire un monde meilleur
FORCE ET FAIBLESSE DE L’UTOPIE
Analyser dans quelle mesure un monde sans guerre est une utopie
Référence Thomas MORE ( 1478-1535) est à l’origine du terme « utopie », qui signifie littéralement, ce qui n’est en aucun lieu, c’est-à-dire ce qui relève de l’imaginaire. Le cœur de sa Cité idéale c’est le refus de la propriété, et la limitation de l’usage de l’or, la démocratie tolérante eu égard aux religions. Chacun se représente clairement combien il serait difficile de renoncer à un tel moteur d’action et de puissance.
Cependant, cette audace qui lui valu aussi de mourir sur l’échafaud, pour avoir critiqué l’Acte de Suprématie de l’autorité religieuse anglaise , comporte aussi des zones d’ombres comme l’autorisation de l’esclavage. L’utopie ne saurait dès lors prétendre à l’absolu si elle peut être prisonnière du contexte socio-historique.
Quant à la guerre, elle est dénoncée quand le citoyen est utilisé pour la fureur du prince ; mais la purification du monde passe par une politique cynique qui consiste à utiliser les mercenaires et soldats des autres pays pour assurer la sécurité et les laisser se détruire par la même occasion. ( pays de Zapolètes). On voit ici comment, même dans l’utopie la morale n’est pas toujours un modèle pour l’action politique.
Critique de l’utopie par Karl Popper
L’auteur de Misère de l’historicisme conteste radicalement toute forme d’utopie. Sa thèse repose sur une conception réaliste de la politique . Il ne s’agit pas de prétendre au bonheur de l’homme, mais plutôt de rendre jour après jour le monde moins inique.
Parmi ses arguments :
- L’utopiste ne tient pas compte des hypothèses sociologiques selon lesquelles, L’Etat et les institutions ne peut tout contrôler , notamment les impulsions humaines échappe à toute organisation totalitaire.
- Il fait comme si l’être humain n’était pas ce qu’il est, divers, imprévisible.
Ex : Peut-on soigner quelqu’un contre son gré ?
- Peut-on planifier sur une grande échelle sans porter atteinte à de nombreuses personnes ?
- « L’approche totaliste est incompatible avec une attitude vraiment scientifique. »
( 1944 1945)
B°Le problème nouveau qui se pose est le suivant : Dans quelle mesure la politique peut-elle infléchir le réel ?
Si elle ne saurait prétendre construire un avenir radicalement différent, peut-elle anticiper l’histoire ?
Rousseau contre Machiavel
Est-ce par l’absence d’autorité de L’Etat, qu’un monde sans guerre pourrait se construire ?
Examen de la thèse anarchiste :
Selon Proudhon : « L’anarchie est…[…] une forme de gouvernement ou de constitution dabs laquelle la conscience publique ou privée, formée par le développement de la science du droit suffit seule au maintien de l’ordre et à la garantie de toutes les libertés » Lettre 1864
Selon Machiavel, il est difficile de concevoir un monde sans guerre, non pas parce que la guerre serait préférable à la paix mais parce que les hommes sont méchants, et que la discorde est l’élément premier de la société. Comme la possibilité de l’agression est manifeste, l’Etat ne doit pas hésiter à recourir à la guerre de façon à conserver le pouvoir.
Le prince doit être renard et lion, n’en déplaise à Cicéron, la violence s’articule nécessairement à la politique, et l’idéal ne suffit pas à traiter l’instabilité réelle.
L’opinion commune a tort de penser que la morale doit inspirer la politique, qu’un prince doive tenir sa parole, parce que l’expérience montre que l’homme honnête et juste a toujours été renversé par quelque ambitieux. On ne saurait donc gouverner seulement par la loi sous peine de se voir confisquer le pouvoir. Si le droit et la force sont indissociables, un monde sans guerre est inconcevable puisqu’il faut bien assurer au droit une certaine durée.
Mais de la sorte, le droit est aussi moteur de l’histoire (en conclusion)
Certes, nul ne saurait se contenter d’une utopie en programme politique, cependant, à force de s’en tenir aux réalités nécessaires
- ne ravale-t-on pas l’homme au rang de l’animalité ?
- N’avons-nous pas besoin de projets et même de rêves pour nous construire ?
- Une société qui ne projete pas n’est-elle pas une société qui promet avec certitude à sa jeunesse désoeuvrement et violence, délinquance ou suicide ? C’est que l’homme n’est pas une chose, la société de consommation ne résoud pas , bien au contraire, le besoin d’idées et même d’idéal.
- Les limites du réalisme : « Un idéal, une volonté politique »
Rousseau a pensé un monde sans guerre, c’est l’état de nature, mais il est hors de l’histoire, sans propriété, sans sociabilité non plus. Cependant, si de son propre aveu, il s’agit d’une fiction, l’état de nature devient un e figure du droit, c’est-à-dire un modèle de liberté qui doit simplement inspirer le monde politique, ce qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, le sourd étant ici le révolutionnaire…
La morale doit donc guider l’action politique, on peut infléchir le cours de l’histoire qui a mal commencé, pourvu que la société veuille bien s’organiser de façon à cesser de corrompre l’homme.
- Certes, appliquée à la lettre l’idéal d’un monde sans guerre serait un naufrage, un risque de castration pour toutes les énergies créatrices. Cependant, en cultivant l’amour de la paix, une société peut se donner les moyens de mieux vivre.
La philosophie de Fourier, par exemple a nourri des esprits qui ensuite ont lutté pour des progrès sociaux.
L’ Etat démocratique de Spinoza et l’universalisme de Kant
:
Le lecteur de Kant reconnaît d’abord que la guerre est le nerf de l’histoire dans la mesure où l’insociable sociabilité est une ruse de la nature qui permet à chacun de donner le meilleur de lui même. Le dualisme anthropologique, c’est la résistance crée par des forces contraires au sein même de l’individu : le double penchant qui consiste à s’associer et à se détacher, permet à chacun de se perfectionner, là où une vie paisible et tranquille plongerait l’homme dans une léthargie stérile, sans histoire. La discorde est donc, chez lui aussi, un mal pour un bien.
Cependant, Kant relève bien que le mal est bien l’un des premiers effets d’une nature humaine ; mais il ne renonce pas à l’idée que l’effort culturel puisse donner du sens à cette histoire qui paraît absurde. La guerre, au sens propre cette fois, est bien la conséquence directe d’une absence d’arbitre entre les Etats. Le droit international n’est-il pas porteur d’espoir ? La paix ne passe-t-elle pas par le champ de la réorganisation des communautés humaines ? Si l’intérêt est le seul critère de l’action politique, alors la guerre a de l’avenir, mais si l’Etat refusait que la nation ou l’élément particulier soit déterminant, mais visait l’universel, l’élément éthique, alors, il est permis d’espérer
longuement réfléchi au Projet de paix perpétuelle ; quelque soit le degré de possibilité de réalisation, la morale est placée au cœur de la politique.
Ex oral : Cela suppose de combattre les maximes qui inspirent souvent l’action politique :
« Fac et excusa »
« Si fecisti nega », incomber la responsabilité à la désobéissance des sujets
« Divide et impera »
tous sophistiques
Nouvelles objections :
- Communautarisme peut –il mettre fin au conflit, sachant que même si les différentes nations et religions parviennent à dépasser leurs antagonismes, ou à surmonter leur peur, il resterait la possibilité d’un conflit avec des communautés extraterrestre, qui pour fantaisiste que l’hypothèse paraisse n’est pas contradictoire en soi. Quoiqu’il en soit parvenir à surmonter la peur de l’autre, de l’étranger serait déjà une belle victoire historique.
- Question aux élèves : « Peut –on être citoyen du monde ? »
Etre citoyen, c’est obéïr à l’espace plitique…
L’Etat démocratique de Spinoza
A la question « A quelles conditions une vie humaine est-elle possible ? » Spinoza recherche quelle est la meilleure des formes d’organisation de la vie en société ; or, c’est l’Etat démocratique qui reçoit ses suffrages. En effet, toute forme d’autorité politique n’est pas d’emblée légitime.
Spinoza s’oppose à une définition négative de la paix, comme simple absence de guerre. Hobbes, qui n’envisageait pas d’alternative à un gouvernement par la crainte est, ici, directement visé. La terreur n’est pas véritablement pertinente pour l’humain.
La paix véritable est éthique, c’est le temps de la vertu, cad de l’introduction de la mesure dans l’action, ce qui suppose un dépassement du simplement naturel . La paix est une prescription du droit, elle est la volonté d’obéir à son devoir.
Or, la terreur met en danger l’éducation, la liberté individuelle et la concorde, elle est atomisation de la société, ce qui rend la vie inhumaine.
Une paix ne s’impose pas mais se construit . L’Etat de droit est le mieux placé pour mettre en œuvre une politique inspirée par l’éthique et non pas par la violence.
Cela dit, il convient de noter qu’aussi novatrice et tendancieuse apparaissait une telle vision du monde, la place des femmes dans une telle conception était plus qu’annexe, étant jugées trop inférieures pour s’occuper des affaires sérieuses. Le meilleur n’évite pas le pire ! Problème d’époque ou d’éducation ?
Cependant, on retrouvera chez divers penseurs différentes options pour construire cette paix démocratique. C’est ainsi, que par exemple, chez Montesquieu ( 1689-1755), la non confusion des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la proposition de constitution d’une république fédérative ( pour lutter contre les guerres inter étatiques), le procès de l’esclavage, la critique du despotisme et la définition de la liberté dans le cadre constitutionnel (« la liberté c’est le droit de faire tout ce que les lois permettent »), a inspiré nombre d’hommes politiques.
En ce sens la réflexion philosophique au service du droit est aussi moteur de l’histoire.
Mais encore, la religion, si elle est souvent prétexte aux conflits est cependant de la même façon une force de paix, une autorité morale, qui donne du sens aux pulsions humaines et à la finitude et qui nourrit dans le cœur des hommes l’amour de la vie et de l’autre. Il n’ y a pas de guerre de religion qui ne soit politique. Le fanatisme est cependant la crispation sur l’idée telle que la valeur de la vie semble secondaire, l’un des défis majeurs pour l’humanité c’est ‘éducation du jugement, chaque homme à encore à interroger son attitude vis à vis de la vérité, mais que la route est difficile, tout le monde est-il prêt à cela ?
La justice, pourvu que l’autorité de l’Etat soit reconnue, semble donc bien le lieu où se joue l’apaisement des conflits, la construction d’une vie humaine. Mais, il suffit d’observer les pratiques des différents pays pour s’apercevoir que bien souvent, elle n’est qu’une façon de légitimer la violence d’un pouvoir politique.
Une réflexion sur le droit international s’impose pour qui veut que la guerre ne soit pas le seul moteur de l’histoire et que la morale puisse inspirer le monde politique.
Ainsi, pour Paul Ricoeur s’il existe bien un droit de punir, celui-ci ne doit pas n’être qu’une couverture pour le désir de vengeance. Le rôle de la justice consiste à recrée du lien social qui a été rompu par le crime, le délit, l’infraction. Ce qui doit inspirer la décision n’est pas les seuls points de vue de la victime, du droit ou du coupable, mais le bien commun à tous. C’est à cette seule condition que nous pouvons construire une vie humaine, où chacun a droit à son histoire.
CONCLUSION
A. COURNOT :
B. Est historique, ce qui crée du lien entre les générations. Or le droit, pourvu qu’il soit inspiré par une vision universelle de l’homme et non par l’intérêt de quelques uns est justement la mémoire d’une volonté de paix et le moyen de pacifier les relations humaines.
Si la guerre peut être un nerf de l’histoire parmi d’autres( nous avons appris à travers la réflexion, à ne pas nous focaliser sur le spectacle des passions humaines, mais à mesurer le véritable impact des idées, de ces petites mutations individuelles et sociales par l’éducation, le droit), c’est seulement à condition de viser son dépassement. Quand bien même la suppression de la guerre serait impossible, puisqu’il faut bien défendre « les droits de l’homme », ce qui importe, c’est de « viser la fin », sans pour autant dicter de l’extérieur un idéal d’emblée vouer à glisser sur une nature humaine diverse et complexe, et tout en restant vigilant car la « morale » est parfois un prétexte bien commode pour qui veut mener ses troupes au combat.
Que l’amour soit historique n’est pas absurde, notre thèse pour naïve qu’elle puisse paraître, montre cependant que
Qui n’a pas aimé ne peut comprendre que n’importe quel humain mérite de vivre son histoire
la « philia » inspire le droit
l’amour n’est pas ici, la seule intensité du sentiment, il est cette chance pour l’humanité par laquelle les différences peuvent s’accorder pour construire une histoire. Tout se passe comme si l’amour était la mémoire du bien, le trésor de l’humanité, qui se redistribue naturellement.
L’amour est la condition nécessaire à l’histoire puisque dans l’indifférence ou la peur l’homme s’atomise la sociabilité se meurt, mais il n’est pas suffisant puisque la bêtise, la peur de mourir et son envers, la rétention, le désir de possession ne manqueront pas une occasion de souligner par un rire « tu n’es pas moi ».Et pourtant quelle chance.
Par ailleurs, l’art est un autre moyen de faire mémoire.
Exemple UBU ROI d’ Alfred Jarry, permet à chaque homme de comprendre, quelque soit son niveau intellectuel, les ressorts du pouvoir tyrannique. Heureux celui qui est dégoûté par la libidineuse bêtise rendue manifeste !
Raymond Aron : « Vouloir que l’histoire ait un sens, c’est inviter l’homme à maîtriser la nature » Dimensions de la conscience historique
-L’éthique donne du sens : Pourquoi vouloir le bien ?
BESOIN DE SENS
Commenter Sartre Réponse à Camus ( Les Temps modernes) : « Le problème n’est pas de connaître la fin de l’histoire mais de lui en donner une »
Besoin d’intelligibilité, espérance, liberté, puissance