Aide à l'explication de texte

Publié le par MISTER L.

 

PHILOSOPHIE EVALUATIONS : Devoir n°01

Après avoir lu trois fois le texte, répondre aux trois questions suivantes

 

Pour la classe des penseurs, les maximes suivantes (qui ont déjà été mentionnées plus haut comme conduisant à la sagesse) peuvent être établies comme définissant des impératifs immuables.

1. Penser par soi-même.

2. Se mettre en pensée à la place de tout autre (dans la communication avec des êtres humains ).

3. En tout temps, penser en accord avec soi-même.

Le premier principe est négatif  ( nullius addictus jurare in verbo

 magistri *),  et c’est celui de la pensée libre de contrainte ; le deuxième est positif, et c’est celui de la pensée libérale, soucieuse de s’adapter aux conceptions des autres ; le troisième est celui de la pensée conséquente (logique) ; de chacune de ces formes de pensée, mais bien davantage encore de leurs contraires, l’anthropologie peut indiquer des exemples.

        La plus importante révolution qui se puisse accomplir dans l’intériorité de l’être humain consiste en « la capacité de sortir de l’état de minorité dont il est lui-même responsable** ». Tandis que jusqu’ici d’autres pensaient pour lui et qu’il se bornait à les imiter ou se laissait tenir en lisière, il a maintenant l’audace de progresser de son propre pas bien que de manière encore peu assurée, sur le sol de l’expérience . »

 

        

               KANT, Anthropologie d’un point de vue pragmatique .

 

 

 

*  "Sans être engagé à jurer sur la parole d’aucun maître. " Horace, Epîtres, I, 1, 14

** Kant  se cite lui-même, cette phrase est extraite de l’ouvrage Qu’est-ce que les Lumières?

 

 

 

 

QUESTIONS :

 

 

1. Dégager l’idée directrice du texte à partir  du repérage de ses différentes parties.

 

      Indice démarche : Résumer le texte afin de sélectionner l'essentiel

 

                                                                                 

 

2. Expliquez l’expression : »la capacité de sortir de l’état de minorité dont il est lui-même responsable. »

 

      Indice démarche : Faire apparaître le sens global de la formule , mais essayez aussi de présenter le sens précis des notions utilisées par Kant

 

                                                                                           

 

 

Question n°1: Dégager l’idée principale du texte à partir du repérage de ses différentes parties .

 

La pensée peut-elle progresser et se rapprocher de la perfection ?

On peut distinguer trois moments dans la réponse de Kant : d’abord,  un exposé synthétique, puis, un passage analytique, et, enfin, l’auteur souligne les enjeux théoriques et pratiques du problème étudié.

 

Le passage du texte s’ouvre sur une présentation des orientations de la pensée philosophique . L’homme qui désire la sagesse ( philo-sophia ) peut s’en rapprocher, au moyen de trois règles de vie. L’auteur énumère les principes de la liberté harmonieuse : penser par soi-même, se mettre à la place de tout autre,et, en tout temps, penser en accord avec soi-même.Kant montre son attachement à ces maximes en indiquant, immédiatement, leur valeur : ce sont des « impératifs immuables ».

 

Le second paragraphe  analyse, rapidement, ces principes.Il les expose dans leur clarté, en ayant bien le soin d’en indiquer la pertinence pragmatique

( l’importance pour l’action, pour la vie de tous les jours ). En effet, il n’est pas inutile de chercher à suivre ces règles de vie, d’autant plus que l’expérience montre de nombreux contre-exemples de cette forme de pensée.

Quelles sont les précisions apportées par l’auteur ?

 

Le premier principe est celui de la liberté de penser ( qui n’est ,d’ailleurs, pas sans lien avec la liberté d’expression ). Il est  dit négatif, non pas parcequ’il est jugé mauvais ( bien au contraire ) ; mais, ce vocable kantien montre que cette liberté n’est pas première, au sens chronologique ( et non au sens

axiologique) dans l’histoire de la pensée. En effet, l’homme ne naît pas sage. Il le deviendra peut-être, s’il écoute sa raison. Penser par soi-même représente une libération (par rapport à un état antérieur, où la pensée reste sous la tutelle de quelqu’un d’autre ). A contrario, Kant souligne l’insuffisance du « prêt à porter » de la pensée, c’est à dire des parures de préjugés et de dogmatisme ( l’érudition n’est pas la sagesse ).

 

Le second principe apparaît comme une limitation du premier.

Loin de recommander la marginalisation du penseur, Kant souhaite voir diffuser ses idées libérales.En effet, si on doit « se mettre à la place de l’autre », alors le premier impératif vaut pour l’ autre . Celui-là a donc le droit à la liberté de penser. Le respect de la liberté de l’autre doit succéder à l’égoïsme primitif ( signe d’une raison qui n’a pas encore atteint sa perfection )

Kant propose, ici, une éthique de la communication, une loi morale . En définitive, Kant prône la diffusion des Lumières, le droit à l’éducation de la raison.

 

Le troisème principe accorde les deux premiers, il est celui de  la pensée conséquente, soucieuse de vérifier ses pensées et de permettre,ainsi la liberté harmonieuse.

 

Le troisième moment de ce texte souligne  les enjeux des maximes.

considérable dans l’histoire humaine : un progrès de la pensée. Devenir autonome, c’est se rapprocher de la perfection de l’usage de notre raison. Cela demande du courage. Comme on apprend à marcher, on peut apprendre à penser et éduquer la raison : c’est l’objectif que s’impose la philosophie des Lumières.

 

 

Idée principale du texte :

 

Il est possible d’apprendre à penser, comme on apprend à marcher, pourvu qu’on ait l’audace d’accomplir une révolution intellectuelle, historique. Suivre les maximes philosophiques de la liberté harmonieuse  mènera l’humanité à sa destination : la sagesse. Tel est l’acte de foi de Kant,philosophe des Lumières.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2. Expliquez l’expression: »la capacité de sortir de l’état de minorité dont il est lui-même responsable ».

 

 

Notons,de prime abord ,l’ancrage historique de la formule.Le siècle des Lumières est celui de la critique du conformisme social, politique, scientifique, philosophique....Il est porteur d’espérances . L’éducation doit pouvoir battre en brèche les vieilles croyances,et permettre, ainsi,de consacrer un progrès historique de l’esprit humain .Les Lumières se définissent, précisement comme «  la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable . « Kant parle, ici, d’un accouchement spirituel.

Relever la difficulté :

A  la première lecture, nous ne comprenons pas pourquoi  un « mineur » peut être dit responsable de son état.

 

Précisons bien le sens des mots utilisés par l’auteur.

Le mot « mineur » ne désigne pas l’adolescent qui n’est pas encore pleinement responsable d’un point de vue juridique ( celui qui n’a pas encore atteint l’age de la majorité ) ; sinon, nous ne verrions pas pourquoi il serait dit responsable de son état.

C’est donc que le mot « mineur «  a une signification plus large dans le texte.

 

Le contexte nous aide à l’élaborer.

Ici, le mineur est celui qui se contente de reprendre la pensée des autres, qui « se borne à les imiter  «  , sans penser par lui-même , sans se libérer des idées reçues, du conformisme en tout genre.

C’est seulement avec les Lumières, avec la pensée éclairée, que l’homme atteint sa «  majorité », son autonomie, sa liberté.

 

Le mineur manque d’audace, comme un enfant qui refuserait d’apprendre à marcher parce qu’il aurait peur de tomber.( Emprunter des exemples, des comparaisons ;voir aussi la fin du texte ).

 

De nombreux hommes ont peur d’apprendre à penser. A ceux là, Kant dit « Sapere aude . Aie le courage de te servir de ton propre entendement . »

 

 

Approfondir.

Pourquoi les hommes sont-ils responsables de leur état ?

 

Ils le sont parce qu’ils manquent d’audace.Il est plus sécurisant, réconfortant de rester  mineur, de se conformer à la pensée des autres . Ne jurer que par un seul livre, ne pas réfléchir, suivre les idées dominantes de son époque;voilà qui est à la portée de tous! Mais, devenir adulte, voilà qui n’est pas facile! Réfléchir comporte des risques. De la sorte, nombre d’hommes sont restés  mineurs ( nous le savons grace à l’indication de la ligne 12 ).

Mais, le risque de la  liberté est-il si grand ? Ne conduit-il pas à la sagesse ?

 

La portée  de cette capacité (il faut pouvoir le faire ) de l’homme à se relever n’est pas des moindres. Kant nous indique qu’il sagit là de : «  la plus importante  révolution qui se puisse accomplir dans l’intériorité  de l’être humain . «

 

 

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